1. |
Ils ont écrit sur la mer
03:00
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Olivier Rech
Ils ont écrit sur la mer, l’amour ou la vie
C’étaient de drôl’s de typ’s qui fuyaient l’ordinaire
Ils voyaient des couleurs dans de tristes lavis
Et la fleur au fusil ils s’en allaient en guerre.
Combats de mots ou bataille d’idées reçues.
Tel était le lot du poète passionné
Qui parcourant les méandres des cœurs déçus
S’en venait poser ses rimes et s’arrimer
La poésie m’accompagne depuis longtemps
Des premières heures sombres aux plus beaux printemps
Moi, j’avais ces auteurs, ces poètes maudits
Pour emmener mon cœur sur d’autres mélodies
Parler d’amour ou chanter la venue d’un roi
Louer le printemps ou dépeindre la misère
La plume de tous ces poètes d’autrefois
Résonne en moi comme le ressac de la mer
Artistes engagés ou simples troubadours
Ils savaient nous faire voyager par les mots
Sans frontière, sans bagages jour après jour
Livre après livre et sur d’innombrables bateaux
La poésie m’accompagne depuis longtemps
Des premières heures sombres aux plus beaux printemps
Moi, j’avais ces auteurs, ces poètes maudits
Pour emmener mon cœur sur d’autres mélodies
Bis.
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2. |
La mer
02:51
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Nérée Beauchemin - Les floraisons matutinales
Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,
Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt.
La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
Au profond de son lit de nacre inviolé
Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.
La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,
À l’écart, en secret, son immense tourment,
Que la fauve amoureuse, au large se retire,
Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.
Et la brise n’apporte à la terre jalouse,
Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
L’âme des océans frémit comme une épouse
Sous le chaste baiser des impassibles cieux.
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3. |
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Victor Hugo - Les voix intérieures (1837)
Quels sont ces bruits sourds ?
Ecoutez vers l’onde
Cette voix profonde
Qui pleure toujours
Et qui toujours gronde,
Quoiqu’un son plus clair
Parfois l’interrompe…
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.
Comme il pleut ce soir !
N’est-ce pas, mon hôte ?
Là-bas, à la côte,
Le ciel est bien noir,
La mer est bien haute !
On dirait l’hiver ;
Parfois on s’y trompe…
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.
Oh ! marins perdus !
Au loin, dans cette ombre
Sur la nef qui sombre,
Que de bras tendus
Vers la terre sombre !
Pas d’ancre de fer
Que le flot ne rompe.
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.
Nochers imprudents !
Le vent dans la voile
Déchire la toile
Comme avec les dents !
Là-haut pas d’étoile !
L’un lutte avec l’air,
L’autre est à la pompe.
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.
C’est toi, c’est ton feu
Que le nocher rêve,
Quand le flot s’élève,
Chandelier que Dieu
Pose sur la grève,
Phare au rouge éclair
Que la brume estompe ! –
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe
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4. |
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Alphonse de Lamartine - Œuvre posthume
Quand j’étais jeune et fier et que j’ouvrais mes ailes,
Les ailes de mon âme à tous les vents des mers,
Les voiles emportaient ma pensée avec elles,
Et mes rêves flottaient sur tous les flots amers.
Je voyais dans ce vague où l’horizon se noie
Surgir tout verdoyants de pampre et de jasmin
Des continents de vie et des îles de joie
Où la gloire et l’amour m’appelaient de la main.
J’enviais chaque nef qui blanchissait l’écume,
Heureuse d’aspirer au rivage inconnu,
Et maintenant, assis au bord du cap qui fume,
J’ai traversé ces flots et j’en suis revenu.
Et j’aime encor ces mers autrefois tant aimées,
Non plus comme le champ de mes rêves chéris,
Mais comme un champ de mort où mes ailes semées
De moi-même partout me montrent les débris.
Cet écueil me brisa, ce bord surgit funeste,
Ma fortune sombra dans ce calme trompeur ;
La foudre ici sur moi tomba de l’arc céleste
Et chacun de ces flots roule un peu de mon cœur.
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5. |
L'homme et la mer
03:00
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Charles Baudelaire - Les Fleurs du Mal
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes,
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
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6. |
Chanson de bateau
02:15
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Théodore de Banville - Les Stalactites (1846).
Le canal endort ses flots,
Ses échos,
Et le zéphyr nous verse
Des parfums purs et doux.
Le flot nous berce,
Endormons-nous !
Les voix emplissent les airs
De concerts,
Et le vent les disperse
Avec nos baisers fous.
Le flot nous berce,
Endormons-nous !
En vain ton époux caduc,
Comte ou duc,
Se jette à la traverse
De nos gais rendez-vous.
Le flot nous berce,
Endormons-nous !
Ah ! Que les cieux étoilés
Soient voilés,
Tandis que je renverse
Ton front sur mes genoux !
Le flot nous berce,
Endormons-nous !
Qu'importe si, dans la nuit
Qui s'enfuit,
L'orage bouleverse
Les éléments jaloux !
Le flot nous berce,
Endormons-nous !
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7. |
Rythme des vagues
02:51
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François Coppée - Le Cahier Rouge
J’étais assis devant la mer sur le galet.
Sous un ciel clair, les flots d’un azur violet,
Après s’être gonflés en accourant du large,
Comme un homme accablé d’un fardeau s’en décharge,
Se brisaient devant moi, rythmés et successifs.
J’observais ces paquets de mer lourds et massifs
Qui marquaient d’un hourra leurs chutes régulières
Et puis se retiraient en râlant sur les pierres.
Et ce bruit m’enivrait; et, pour écouter mieux,
Je me voilai la face et je fermai les yeux.
Alors, en entendant les lames sur la grève
Bouillonner et courir, et toujours, et sans trêve
S’écrouler en faisant ce fracas cadencé,
Moi, l’humble observateur du rythme, j’ai pensé
Qu’il doit être en effet une chose sacrée,
Puisque Celui qui sait, qui commande et qui crée,
N’a tiré du néant ces moyens musicaux,
Ces falaises aux rocs creusés pour les échos,
Ces sonores cailloux, ces stridents coquillages
Incessamment heurtés et roulés sur les plages
Par la vague, pendant tant de milliers d’hivers,
Que pour que l’Océan nous récitât des vers.
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8. |
Tempête
01:30
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Joseph Autran - Les Poèmes de la mer
Tout regard se perd, tant la brume est noire ;
Il ne fut jamais plus aveugle nuit :
Au sein du néant je pourrais me croire,
Si je n'entendais un immense bruit.
Cette voix, ô mer ! C'est ta voix qui tonne
Sur l'écueil voisin chargé de galets,
Tandis que le vent, le grand vent d'automne,
Fait craquer mon' toit et bat mes volets.
Aquilon lugubre, incessante lame,
Oh ! Je vous sais gré de hurler ainsi !
Vous traduisez bien ce que j'ai dans l'âme.
Merci, vent d'automne ! Océan, merci !
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9. |
Tempête II
02:05
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Tempête II
Jules Breton - Les champs et la mer
L’orage s’amoncèle et pèse sur la dune
Dont le flanc sablonneux se dresse comme un mur.
Par instants, le soleil y darde un faisceau dur
De rayons plus blafards qu’un blême éclat de lune.
Les éclairs redoublés tonnent dans l’ombre brune.
Le pêcheur lutte et cherche en vain un abri sûr.
Bondissant en fureur par l’océan obscur,
L’âpre rafale hurle et harcèle la hune.
Les femmes, sur le port, dans le tourbillon noir,
Gémissent, implorant une lueur d’espoir…
Et la tempête tord le haillon qui les couvre.
Tout s’effondre, chaos, gouffre torrentiel !
Sur le croulant déluge, alors, voici que s’ouvre
En sa courbe irisée un splendide arc-en-ciel.
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10. |
Ave Maris Stella
02:40
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José Maria de Hérédia - Les Trophées
Sous les coiffes de lin, toutes croisant leurs bras
Vêtus de laine rude ou de mince percale,
Les femmes à genoux sur le roc de la cale,
Regardent l’Océan blanchir l’île de Batz.
Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas
Avec ceux de Paimpol, d’Audierne et de Cancale,
Vers le Nord sont partis pour la lointaine escale,
Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !
Par-dessus la rumeur de la mer et des côtes,
Le chant plaintif s’élève, invoquant à voix hautes
L’Etoile sainte : espoir des marins en péril ;
Et l’Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,
Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril,
S’envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.
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11. |
Le navire
02:30
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Max Elskamp - Huit chansons reverdies
La troisième, elle, est d’un navire
Avec tous ses drapeaux au ciel,
La troisième, elle, est d’un navire
Ainsi qu’ils vont sous le soleil,
Avec leurs mâts avec leurs ancres,
Et leur proue peinte en rouge ou vert,
Avec leurs mâts, avec leurs ancres,
Et tout en haut leur guidon clair.
Or, la troisième, elle, est dans l’air,
Et puis aussi, elle, est dans l’eau,
Or, la troisième sur la mer
Est comme y sont les blancs bateaux,
Et les rochers, et les accores,
Et terre dure ou sable mol,
Et les rochers, et les accores,
Et les îles et les atolls ;
Et la troisième est seule au monde
En large, en long, en vert, en bleu,
Et la troisième est seule au monde
Avec le soleil au milieu.
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12. |
Je ne sais pourquoi
02:41
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Paul Verlaine - Sagesse
Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D'une aile inquiète et folle vole sur la mer.
Tout ce qui m'est cher,
D'une aile d'effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
Mouette à l'essor mélancolique,
Elle suit la vague, ma pensée,
À tous les vents du ciel balancée,
Et biaisant quand la marée oblique
Mouette à l'essor mélancolique.
Ivre de soleil
Et de liberté,
Un instinct la guide à travers cette immensité.
La brise d'été
Sur le flot vermeil
Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.
Parfois si tristement elle crie
Qu'elle alarme au loin le pilote,
Puis au gré du vent se livre et flotte
Et plonge, et l'aile toute meurtrie
Revole, et puis si tristement crie !
Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D'une aile inquiète et folle vole sur la mer.
Tout ce qui m'est cher,
D'une aile d'effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
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13. |
Les algues
02:40
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Renée Vivien - Cendres et Poussières
Les algues entr’ouvraient leurs âpres cassolettes
D’où montait une odeur de phosphore et de sel,
Et, jetant leurs reflets empourprés vers le ciel,
Semblaient, au fond des eaux, des lits de violettes.
La blancheur d’un essor palpitant de mouettes
Mêlait au frais nuage un frisson fraternel ;
Les vagues prolongeaient leur rêve et leur appel
Vers la tiédeur de l’air aux caresses muettes.
Les flots très purs brillaient d’un reflet de miroir…
La Sirène aux cheveux rouges comme le soir
Chantait la volupté d’une mort amoureuse.
Dans la nuit, sanglotait et s’agitait encor
Un soupir de la vie inquiète et fiévreuse…
Les étoiles pleuraient de longues larmes d’or.
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14. |
La mer II
02:57
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François-René de Chateaubriand - Tableaux de la nature
Des vastes mers tableau philosophique,
Tu plais au cœur de chagrins agité :
Quand de ton sein par les vents tourmenté,
Quand des écueils et des grèves antiques
Sortent des bruits, des voix mélancoliques,
L’âme attendrie en ses rêves se perd,
Et, s’égarant de penser en penser,
Comme les flots de murmure en murmure,
Elle se mêle à toute la nature :
Avec les vents, dans le fond des déserts,
Elle gémit le long des bois sauvages,
Sur l’Océan vole avec les orages,
Gronde en la foudre, et tonne dans les mers.
Mais quand le jour sur les vagues tremblantes
S’en va mourir ; quand, souriant encor,
Le vieux soleil glace de pourpre et d’or
Le vert changeant des mers étincelantes,
Dans des lointains fuyants et veloutés,
En enfonçant ma pensée et ma vue,
J’aime à créer des mondes enchantés
Baignés des eaux d’une mer inconnue.
L’ardent désir, des obstacles vainqueur,
Trouve, embellit des rives bocagères,
Des lieux de paix, des îles de bonheur,
Où, transporté par les douces chimères,
Je m’abandonne aux songes de mon cœur.
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15. |
L'Eternité
02:39
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Arthur Rimbaud - Derniers vers
Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Eternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
Ame sentinelle,
Murmurons l’aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.
Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.
Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s’exhale
Sans qu’on dise : enfin.
Là pas d’espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.
Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Eternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
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16. |
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Hommage à Alain Barrière
Alain, tu sais, pour moi
La terre a du mal à tourner sans toi
C'est tout un pan de ma vie
Qui part avec toi là où tu t'en vas
Crois-tu qu'il est une autre vie
Tu nous l’as chantée, chanté tant de fois
Là tu as fermé les yeux
Mon cœur reste à jamais ouvert pour toi
Un poète ça vit très très longtemps
Tu nous laisses tes mots, tes sentiments
Accrochés à tes notes tirées du vent
Vent breton qui inspire les plus grands
De Brocéliande jusqu' à l'île d'Ouessant
Toi tu m'as fait aimer la mer
Et la comprendre rien qu'en la regardant
Ta voix si particulière
Laisse dans mon être plus d'un printemps
Je continue ma musique
Mais différemment sonnent les accords
Seul mon côté mystique
Me dit que quelque part tu existes encore
Refrain
L'histoire t'a mis sur mon chemin
Quand tes chansons vinrent à ma rencontre
Chez nous tout l'mond' t'appelle Alain
Et ton Stirwen (là) reste un peu le nôtre
Pourtant la joie s'en est allé
Il faut repenser l'avenir sans toi
Ne pas vouloir te ressembler
Mais juste te chanter à pleine voix
Refrain x2
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Olivier Rech Vannes, France
J'ai l'âme celte et le cœur marin...
La Nature, l’écologie, la spiritualité et les valeurs humaines ont, avec la musique, les premières places dans ma vie.
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